La vie de Jean-Michel Henry change lorsqu’à 19 ans il est remarqué par Mademoiselle Maria Carita, qui le fait entrer dans la maison de coiffure mythique qu’elle a fondé avec sa sœur Rosy 11 rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris, dans les années étincelantes de l’après-deuxième guerre mondiale.
Carita, dans les années 1960 et 1970, s’est affirmé comme le premier salon de coiffure de la capitale française, c’est-à-dire du monde. Les deux sœurs ont inventé les coupes les plus modernes, les soins les plus luxueux, tout un style qui définit alors la mode et le goût français de cette époque. Catherine Deneuve, Jane Seberg, Caroline de Monaco, Jerry Hall, Mireille Mathieu, Sylvie Vartan, Marie-Hélène de Rothschild, Françoise Giroud… toutes, et tant d’autres, sont coiffées par Carita. Jean-Michel Henry s’inscrira dans cette aventure pendant un quart de siècle.
Né le 21 Avril 1952 à Dampierre en Bray, dans cette Normandie récemment libérée par les Alliés, la future star de la coiffure parisienne appartient à une famille d'agriculteurs français. Attaché à son terroir — il y a d’ailleurs gardé une maison — il sent très tôt qu’il sera appelé à une vie différente. Il préfèrerait être prêtre, acteur, chanteur… Sa mère, comprenant tôt les dons atypiques de son fils, décide de le placer à 16 ans dans l’école de coiffure Eugène Gallia à Paris. Il y obtiendra son CAP de coiffure et est engagé comme coloriste-permanentiste chez Jacques Mortal dans le 20eme arrondissement. Toutes ses clientes l'appellent très vite "Jean Michel". Il se passionne déjà pour l'art, la danse, et pour le chant lyrique.
En 1972, débutant pour le tout nouveau hôtel de la Rive Gauche PLM St Jacques, connu alors comme étant l’hôtel « le plus moderne du monde » et rendez-vous incontournable d’artistes, écrivains, acteurs et personnalités du spectacle, comme Samuel Beckett, Serge Gainsbourg ou Jacques Dutronc, Jean-Michel Henry doit effectuer quatre stages successifs afin d’atteindre le niveau de compétence requis par son nouvel employeur. Ceux-ci devaient se dérouler chez les plus grands coiffeurs de l’époque : Carita, Alexandre, Maurice Franck, et Guillaume. Le premier effectué décidera du virage radical de sa carrière : Mademoiselle Maria Carita lui demande de revenir définitivement dans sa Maison. Adieu Rive Gauche, adieu PLM.
Dès juillet de la même année, Maria Carita envoie Jean-Michel Henry à New York comme assistant pour Vogue Américain, pour travailler avec les plus grands : Richard Avedon, Arra Galant, et Veruschka, mannequin top model de l'époque. En 1973 il travaille pour le magazine Mariage avec le grand photographe Louis René Astre ; ce qui débutera une carrière de studio, portant les couleurs du style Carita pour les magazines les plus réputés : Vogue (Français et Américain), l’Egoïste de Nicole Wisniak, ELLE, Marie-Claire, L’Officiel, Joyce, Marie France…
Les clients commencent alors à s'arracher le Premier Coiffeur de chez Carita pour ses coiffures de mariage ainsi que pour leurs fêtes et leurs dîners de tête. Dès 1974 Jean-Michel Henry débute une longue collaboration avec les grandes maisons de couture : Christian Dior, Hanaé Mori, Pierre Cardin, Louis Féraud, Loris Azzaro, Emmanuel Ungaro… En même temps, il travaille pour des clientes diverses et prestigieuses, Princesses, Reines, Comtesses...
Depuis plus de trente ans Jean-Michel Henry voyage à travers le monde pour exercer sa magie. Il s’est rendu aux États Unis, au Japon, en Arabie-Saoudite, en Jordanie, au Baraim, en Espagne, en Angleterre, en Suisse, en Allemagne et au Maroc pour des missions officielles (un séminaire de leçons de coiffure qu’il donne au Japon en xx), des défilés, des shootings de presse ou pour ses clients privés.
Jean-Michel a recours depuis toujours à un portefeuille de créateurs de premier rang pour accessoiriser et accompagner ses œuvres. La maison Lachaume orne à sa demande ses coiffures de fleurs naturelles qu’il monte sur neige carbonique. Sa modiste préférée, la regrettée Josette de « Tête à Tête », et son assistante Sandrine Bourg (qui succédera à celle-ci dans les années 2000, créant sa propre maison) lui montent suivant ses spécifications des accessoires, du plus sage au plus fou, adaptés aux toilettes portées.
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